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« Et si on commençait par sentir

 

qu’en nous

 

il y a une énergie constante

 

qui ne nous lâche pas ? »

 

(un intervenant)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA SYNTHÈSE

 

 

 

 

 

 

 

Ce document, qui est la synthèse des propositions des intervenants lors de la réunion du 16 avril dernier, se veut le plus exhaustif et le plus objectif possible. Les citations d’intervenants figurent en italique dans le texte.

 

 



 

 

 

 

UNE CRISE MULTIFORME

 

 

 

La première intervention de la soirée aborde cet aspect multiforme de la crise que vit le monde. Crise économique, financière, écologique, qui se manifeste notamment par des écarts grandissants entre les dépenses militaires et les dépenses sociales, victimes des plans d’austérité ; entre les ressources disponibles de la planète et le gaspillage ; entre les nécessaires équilibres naturels et la pollution irraisonnée des terres, de l’eau, de l’air. C’est aussi l’inégale répartition des richesses produites, le fossé qui se creuse entre riches et pauvres qu’illustre notamment l’ouvrage de Thomas Piketty « Le capital au 21° siècle »i

 

Enfin, c’est une profonde crise du système démocratique. P.Rosanvallon souligne l’écart grandissant entre le « peuple électoral », sollicité par intermittence lors des consultations électorales, et le « peuple social », dont des politiques de plus en plus professionnalisés semblent ignorer les besoins réels et les revendications. Les résultats des élections, s’ils ne correspondent pas aux attentes, sont parfois remis en cause. Il en fut ainsi des référendums de 2005 sur la constitution européenne. Plusieurs pays virent le « non », pour lequel ils avaient voté, remis en cause par les parlements et la commission européenne et les résultats annulés de fait par des décisions des parlements. C’est la démocratie elle même qui se trouve dévalorisée et les taux d’abstention aux élections vont croissant. Le populisme se nourrit de cette défiance dans tous les pays d’Europe. En même temps, la démocratie devient synonyme de misère et le symbole d’un Occident que l’on refuse. Comment accepter que nos déchets polluent les océans, « que les terres agricoles soient achetées dans les pays en voie de développement, imposant aux paysans de quitter leurs terres… Après, on se plaint parce que les gens débordent en Europe »

 

Il n’est pas étonnant alors que se développent, notamment en Europe, des mouvements semblables à ceux qui ont fleuri entre les deux guerres mondiales : apologie du fascisme et du nazisme, partis revendiquant cet héritage en Ukraine, en Grèce ou prônant l’exclusion et la xénophobie comme nous le connaissons dans notre pays. Lui aussi est frappé par cette crise multiforme.

 

C’est d’abord la disparition progressive d’une véritable alternance, le refus de la social démocratie de s’opposer aux décisions du capital financier… Ce n’est plus un compromis mais une alliance structurelle, un faux bipartisme « Refus /arrivistes » qui provoque le désarroi des classes populaires, fait du parti des abstentionnistes le premier parti de France et permet au Front National de se présenter comme le défenseur des humbles.

 

En conséquence, les services publics, notamment l’école, l’Université, les hôpitaux, ont de plus en plus de mal à fonctionner : effectifs en baisse, bureaucratisation de leur fonctionnement. On assiste ainsi à la marchandisation de tous les secteurs de la vie sociale : ce qui n’est pas rentable doit disparaître…

 

C’est ensuite une vie professionnelle marquée, dans les secteurs publics et privés , par un fonctionnement hiérarchique, les principes d’autorité, de domination, jouant de la précarité des emplois à temps partiels, des CDD et des menaces du chômage.

 

C’est enfin l’atomisation des relations interpersonnelles, l’abandon quasi total de certains quartiers, le triomphe du chacun pour soi ,de la crainte de l’autre et un discours médiatique à une seule voix qui, associant toujours plus étroitement le politique et le médiatique, discrédite les deux.

 

 

 

 

 

QUE FAIRE ?

 

 

 

« Je suis pressée… pressée d’être heureuse, de voir les richesses se répartir autrement… Je ne veux plus voir d’enfants qui meurent de faim, de familles, roumaines ou pas, qui couchent sous les arcades des Galeries Lafayette, au mois de janvier quand il fait -3° dehors… Je ne veux plus voir d’enfants qui sortent de l’école sans savoir lire et écrire,… d’étudiants qui sortent de l’université et qui restent deux, trois, quatre ans au chômage, dans des petits boulots précaires où ils se sentent aliénés, où ils perdent une partie de leurs connaissances, où on casse l’envie qu’ils ont de travailler, de participer à la vie sociale…Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment on peut faire tous ensemble pour que ça cesse ; pour qu’enfin, tous ensemble, nous gérions nos propres affaires. »

 

Il y a deux façons d’envisager les possibilités d’avancer : 1) Comment sortir de la crise du capitalisme ? compliqué... 2) Comment sortir du capitalisme ? encore plus compliqué...

 

Nombre d’interventions permettent d’apporter des éléments de réponse surtout à la première de ces deux questions…

 

 

 

Un premier ensemble concerne la France dans le monde.

 

Le rétablissement de la souveraineté nationale est souvent évoqué. Sortir de l’Euro « qui plombe l’économie française » et fait de l’austérité la seule politique possible. Mais aussi, sortir de l’Union Européenne, « empire à la solde des USA », refuser la dette et agir pour que le projet d’accord T.A.F.T.A, qui accorde un pouvoir discrétionnaire aux multinationales et prive les États de leur indépendance et de leur pouvoir de décision, ne soit pas signé.

 

Rétablir également la souveraineté dans la politique de défense nationale et sortir de l’OTAN « source de guerre… nous y sommes dans une relation purement vassale… »

 

 

 

D’autres propositions concernent la vie politique, économique, sociale et culturelle de notre pays.

 

Il est nécessaire de considérer ce qui est possible. On trouve des raisons d’espérer dans une multitude de résistances ouvrières, de solidarité avec les travailleurs immigrés, d’associations qui œuvrent pour la protection de la nature et le développement de solidarités, pour le maintien d’une agriculture de proximité….

 

Même s’il n’y a pas de solution miracle, s’il est utopique de vouloir passer de la « démocratie représentative à la démocratie directe », il est possible de développer ces initiatives en les fédérant dans des assemblées citoyennes. Leur multiplication est la base d’une refondation de la démocratie. A terme, le passage à une 6° République, qui fait débat depuis quelques temps, devrait mettre fin à un présidentialisme monarchique.

 

Encadrer les banques pour éviter la dérive spéculative et soutenir les banques solidaires des projets innovants dont l’objectif n’est pas le seul profit à court terme.

 

Développer une politique qui tienne compte de la préservation de la planète. Dans ce domaine, l’intérêt à long terme est l’investissement dans l’énergie propre - éolien, photovoltaïque - plus fiable et plus viable que le nucléaire ou le gaz de schiste.

 

Il faut également développer des médias de proximité, donner plus d’audience aux représentants des associations, permettre une confrontation des différents points de vue.

 

 

 

 

 

Il reste que ce qui est essentiel, c’est le pouvoir économique

 

Un intervenant évoque la possibilité, à terme, de sortir du salariat en favorisant le développement d’entreprises de type coopératif. Si l’on veut avancer il faut, en tout cas, revoir le fonctionnement de l’entreprise. Sans ce changement, on connaîtra toujours une inégale répartition des richesses même si cette répartition se voit corrigée périodiquement par des mouvements sociaux.

 

Enfin, il est indispensable de développer les initiatives semblables au débat qui a lieu ce soir. Développer les échanges, la politique culturelle sont des moyens de retrouver cette mixité sociale qui manque aujourd‘hui dans notre société. « J’avais demandé, dans la campagne des municipales, qu’il y ait un débat sur la culture. Il était programmé et on n’a pas eu le temps de le faire…Si l’on veut redonner le pouvoir aux citoyens, il faut qu’ils aient quand même quelque chose dans la tête, autre chose que ce que M.Le Lay prétendait y mettre pour vendre sa lessive ».

 

 

 

 

 

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Cette rencontre a été appréciée par les participants. Nombre d’intervenants ont témoigné de leur satisfaction de pouvoir ainsi s’exprimer et … être écoutés !

 

Il semble donc nécessaire d’aller plus loin.

 

Comment ?

 

« En proposant des discussions thématiques successives, en ouvrant « un certain nombre de dossiers, très concrets, depuis la 6° république … jusqu’à la vie de quartier, en passant par l’école, l’université, etc. Je voyais donc des discussions thématiques successives, dans le cadre desquelles on ferait travailler notre imagination pour vivre autrement. A une époque on voulait changer la vie. Je pense que c’est toujours d’actualité, même si ce n’est plus avec les mêmes moyens. »

 

 

 

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